Extinction Rébellion : l’engagement citoyen face à l’inaction politique

Lundi 17 février, usine Lafarge dans le 15ème arrondissement de Paris. Des couleurs vives et des chants galvanisants, des militants d’Extinction Rébellion tire la sonnette d’alarme face à la bétonisation exponentielle et aux dégâts environnementaux de celle-ci. 

Dès 6h du matin, le groupe de militants citoyens s’est regroupé autour de l’usine, réussissant à pénétrer sur site. Sans heurts ni violence, bien organisé, à tour de rôle médiateurs, « artivistes » et bloqueurs s’unissent pour faire entendre leur message. Les premiers, habillés de gilets oranges, discutent avec les employés sur places, les rassurent, coordonnent l’action et préviennent tout débordements avec les forces de l’ordre qui ne sont venus qu’une fois vérifier que tout se passait dans les règles. Pendant ce temps, les grimpeurs et artivistes redécoraient les tours à ciment avec des banderoles formant le mot « STOP » pour que le message soit clair et visible de tous. 

À leur tour, les bloqueurs stoppaient petit à petit l’activité en cours, les camions qui devaient se rendre sur les différents chantiers de la capitale et aux alentours ; tagguant à l’aide de peinture biodégradable les camions citernes, à l’arrêt pour aujourd’hui. Les chauffeurs ont vite compris que leur travail serait stoppé pour la journée. Les slogans inscrits, « Le béton est armé » ou encore « Laisse le sable à la mer » avait pour but de dénoncer les effets néfastes de cette exploitation cimentière. 

Des petits groupes se forment, les employés du site discutent, échangent, d’autres s’impatientent face aux militants qui leurs expliquent leur action, se rendant aussi compte qu’ils immobilisent des dizaines de travailleurs. Au fil des heures, des performances artistiques mais aussi pédagogiques ont lieu. Une quinzaine de personnages tous habillés de rouge débutent une chorégraphie silencieuse, comme un rite, sous le tuyau à béton qui alimente normalement les camions. Des photographes, journalistes, Youtubeurs engagés arrivent progressivement, couvrant cette opération militante et citoyenne. Sans aucun mépris ou défiance, les militants expliquent à nouveau le pourquoi du comment ils sont là, réaffirment que si le béton était un pays, il serait le troisième plus gros pollueur mondial, représentant à lui seul 39% des émissions de gaz à effet de serre.  

Entre deux chants militants et l’accueil de nouveaux curieux, le groupe organisateur d’Extinction Rébellion réalise une assemblée générale, en plein milieu du site de l’une des entreprises les plus importante du secteur. Assis sur les bottes de foin disposées de manières précise pour empêcher la sortie des camions, les militants commencent l’assemblée générale en proposant de rejoindre la manifestation concomitante contre la réforme des retraites. 

À partir de cet instant, le groupe se scinde en deux : d’un côté ceux qui préfèrent reste sur place et continuer la lutte contre Lafarge et de l’autre, un groupe qui prône une convergence des luttes et veut rejoindre la manifestation en cours en plein Paris. Ce dernier groupe commence à partir du site de l’usine à béton en file indienne, se fichant des voitures et du trafic, déjà bien réduit en marge de la manifestation. En chantant et hurlant leurs message, ils se fraient un chemin entre les automobilistes, agars et les policiers qui tentent de les contenir et de les empêcher de rejoindre les rangs des manifestants contre le projet de réforme des retraites. 

Reportage audio réalisé par Shoona Woolley et Estelle Hersaint

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