La sex tape de La République en marche ! Alors oui, le revenge porn est puni par la loi de deux ans d’emprisonnement et de 60 000€ d’amende. Mais franchement, faut-il vraiment expliquer à un ancien ministre et ex-candidat à la mairie de Paris en pleine campagne que ce n’était peut-être pas le bon moment d’envoyer des vidéos et photos de ses parties intimes ?

N’importe quel adolescent pré-pubère sait que tout ce qui est envoyé est, de un récupérable et de deux utilisable contre soi. Même si ces clichés ont été envoyé bien avant la campagne municipale et ressortis d’une manière quelque peu amorale, voire illégale, la responsabilité de l’homme politique est ici engagée.

 En soi, ce n’est pas forcément l’acte d’envoi de clichés à caractères sexuels qui pose problème, chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps. Et celui ou celle qui nie avoir envoyé ce genre de contenu un jour dans sa vie est soit un affabulateur soit sacrément désespéré. 

En revanche, baser sa campagne de maire et son argumentation politique sur les valeurs de la famille et se servir de sa femme et de ses enfants et de l’imagerie de la famille parfaite pour illustrer et appuyer ses propos politiques, là ça devient dérangeant et hypocrite au vu du comportement adopté précédemment. 

Après avoir perdu carrière politique, femme et dignité, Griveaux a dû se retirer de la campagne municipale. L’homme qui a rendu ces clichés publique, Piotr Pavlenski, activiste/artiste russe très controversé, avait déjà fait parler de lui. L’aspect génital du corps masculin avait déjà servi dans une de ses performances mais, il s’agissait de ses parties cette fois, qu’il avait cloué sur la place Rouge en signe de protestation contre le pouvoir Russe. Réfugié politique depuis 2017, Piotr Pavlenski revendique son action de diffusion qui s’inscrit dans un combat personnel de faire tomber les politiques et leur hypocrisie. Alors c’est une action chevaleresque, mais de là à contourner la loi… compliqué de discuter éthique ensuite. En ce qui concerne sa compagne, Alexandra De Taddeo, qui était la destinataire de ces photos, réfute avoir eu la volonté de les rendre publiques et ne comprend pas comment cela a pu arriver… 

Entre celui qui ne comprend pas qu’il est en train de faire une grosse bêtise ; celle qui ne comprend pas ce qui se passe et le dernier qui est porté par un sentiment de purification de la classe politique française – y’a du boulot, il va falloir plus que quelques photos volées- ; ce trio infernal aura marqué la campagne municipale de la capitale qui s’apparente plus à un épisode de Dallas ou Plus belle la vie qu’à un dénouement politique.